Le dollar poursuit sa trajectoire baissière jeudi pour retomber à ses plus bas niveaux depuis le mois de juillet en raison des anticipations grandissantes de baisses de taux aux Etats-Unis l'an prochain.
Après avoir signé des performances erratiques toute l'année, au gré de l'évolution des prévisions entourant l'évolution de la politique monétaire de la Fed, la monnaie américaine s'est nettement dépréciée ces dernières semaines, la Réserve fédérale ayant clairement laissé entendre qu'elle pourrait commencer à réduire ses taux d'intérêt dès le mois de mars 2024.
Le dollar index, qui compare le billet vert face à un panier de monnaies, décroche encore de 0,3% aujourd'hui, sous 100,7, sa plus faible marque depuis le 19 juillet.
Il s'échange actuellement à 104,7 face au yen, son niveau le plus bas depuis le 31 juillet.
Contre la monnaie unique européenne, le dollar se négocie autour de 1,1125 pour un euro, à un creux de cinq mois également.
Même dynamique face à la livre sterling, qui revient en direction de ses sommets annuels.
L'accès de faiblesse du dollar est en grande partie alimenté par le repli des rendements obligataires américains, qui limite mécaniquement la rémunération du billet vert.
Le cycle de baisse du dollar pourrait néanmoins toucher à sa fin, estiment certains professionnels, pour lesquels le billet vert devrait s'apprécier face à la plupart des grandes devises en 2024 en dépit des baisses de taux prévues Outre-Atlantique.
'La rapide détérioration de l'économie européenne, qui voit des pays comme l'Allemagne confrontés à des risques de récession, pourrait conduire la BCE à revoir sa politique actuelle lors de sa prochaine réunion', commente Ralph Ratterman, gérant d'actifs chez DHF Capital.
Les marchés de changes intégraient jusqu'ici le scénario d'une première baisse de taux aux Etats-Unis, avant l'Europe, mais les investisseurs penchent de plus en plus en faveur d'une réduction rapide du loyer de l'argent sur le Vieux Continent, où le besoin d'agir se fait pressant.
'Au Royaume-Uni aussi, les récents indicateurs qui montrent une contraction de l'activité économique et un ralentissement des pressions inflationnistes pourraient pousser la Banque d'Angleterre à opter pour des baisses de taux', ajoute Ralph Ratterman.
Au Japon, la banque centrale conserve sa politique de taux négatifs et a encore récemment évoqué la possibilité de 'mesures d'assouplissement supplémentaires'.
Sources: Boursorama